Le lundi matin est déprimant. Non pas parce que c’est lundi, début de semaine, se lever tôt pour aller bosser ou aller à l’école… non.
Parce que le lundi, tout est fermé.
Les magasins mais aussi (et surtout) les trois boulangeries de la ville. Pas de pain frais le lundi, nous devons nous contenter de celui de la veille ou souvent, de petits pains faits au four. Cela dépanne, mais ce n’est pas la même chose…
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Ce matin, j’ai eu envie de bouger.
J’ai donc pris la voiture, avec mon deuzans et nous sommes allés dans la ville voisine chercher du pain. Une petite balade qui lui fera du bien, lui qui aime bouger, et cela lui changera les idées car ses quenottes le travaillent en ce moment.
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J’aime prendre la route, voir tous ces paysages. En cette période, cela manque juste de vaches dans les prés.
Mon petit homme est bien sage dans son siège à l’arrière. Avec son doudou, il se penche vers le centre pour regarder la route défiler.
Il est calme, la balade lui a fait oublier sa douleur.
Seul le bruit du moteur se fait entendre.
A cette heure-ci, il n’y a quasiment personne sur la route… bien qu’habituellement, ce ne soit jamais l’heure de pointe dans les campagnes hautes-saônoises.
Le ciel est couvert, grisâtre, mais beau. La route est bonne et sèche. Tout va bien, et nous profitons de ce petit moment pour laisser vagabonder nos pensées.
Quand soudain… une biche apparait. Pas le temps de vraiment réaliser, elle gambade rapidement et traverse la route à environ 150m devant moi.
Le réflexe? Ralentir.
Une biche seule, bien que ce soit possible, peut tout autant ne pas l’être.
Je ne peux m’empêcher de penser: « et si j’avais été 150m plus loin à ce moment là? »
Aurais-je pilé? Aurais-je ralenti soudainement?
Lui serais-je rentré dedans?
Aurais-je eu peur, et sous l’effet de surprise, aurais envoyé la voiture dans le fossé d’un mouvement brusque?
C’est ce genre d’évènement qui nous font réaliser que personne, n’est à l’abri d’un accident.
Comment prévoir l’imprévisible? Comment savoir ce que j’aurais fait si j’avais été plus près?
Dire que je n’avais même pas pris mon téléphone…
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Il faut arrêter de se dire qu’on a « de la chance » car elle n’existe pas. La vie est faite d’évènements plus imprévisibles les uns que les autres. L’organisation de nos vies peut nous aider à gérer le « peut-être » mais jamais il ne pourra l’éviter.
On ne peut pas prévoir. On ne peut pas savoir.
Même si on est sûr de savoir conduire, on ne peut pas prévoir la biche ou le gars dans la voiture d’en face qui a bu.
Mais surtout, ne pas remettre au lendemain le câlin ou le je t’aime. Profiter de tous les instants de bonheur possibles car demain, tout pourrait être fini…
♥ A mes trois hommes (bientôt quatre) que j’aime plus que tout au monde ♥