Prise de conscience, maturité nouvelle: un grand garçon

Cette scène s’est déroulée ce matin à l’heure du lever.

Je rentre doucement dans la chambre, m’approche de mon garçon et lui dépose un baiser sur la joue en lui disant bonjour. Il me dit alors qu’il est fatigué et qu’il souhaiterait encore dormir « un ti peu ».

Je lui explique qu’il y a école, mais que « un ti peu » était envisageable.

Mais…

– « Maman?

Je suis mouillé.

Je suis tout mouillé.

Le lit est mouillé aussi.

Regarde, j’ai fait pipi

– Tu es sûr?
*touche*
Ah oui, c’est humide. »

A ce moment là, je m’attendais à une crise monumentale mais à la place ce fut:

– « Bon, je vais enlever pantalon maman.

C’est tout mouillé pantalon.

C’est tout mouillé le lit.

Mais c’est pas grave.

Je vais aller faire pipi.

Tiens pantalon maman, je reviens. Et après on va déjeuner d’accord? »

*

pipi au lit

Photo : Agathe Bray-Bourret

***

C’est une scène totalement surréaliste pour moi.

Je ne lui ai jamais reproché d’avoir fait pipi au lit un jour.

Je lui ai toujours dit que

  • ce n’était pas grave
  • j’allais nettoyer le lit, le pyjama
  • ce sont des choses qui arrivent
  • il ne devait pas s’en vouloir, pleurer, crier et se sentir fautif.

Il est très rare qu’il fasse pipi au lit, disons qu’une moyenne d’une fois par mois est bien au delà de la réalité. De plus, cela ne se produit que lorsqu’il est très fatigué et/ou malade. La fatigue fait que sur le matin, il se sent bien dans son lit, encore endormi et ne ressent pas suffisamment l’envie pour se lever et aller aux toilettes.

A aucun moment je n’ai remis en doute la propreté acquise devant lui ou non.

Tous les enfants mouillent leur lit ou leur pantalon parce qu’ils oublient d’aller les toilettes ou se retiennent bien trop longtemps avant de ne plus pouvoir.

Mais jamais cela ne devrait être reproché.

Le reproche engendre un mal-être, l’enfant se sent rabaissé et au lieu de lui apporter quelque chose, cela le frustre et le bloque. L’effet engendré sera contraire à l’effet recherché et il se pourrait que l’enfant régresse.

*

Habituellement, il pleurait à chaudes larmes, le regard fautif, s’en voulant à lui-même d’avoir fait pipi. Malgré le fait que je ne lui reproche rien, il se sentait coupable et au plus mal. De longues minutes, avec un câlin, des vêtements propres ne suffisaient souvent pas à le calmer.

Aujourd’hui, j’ai vu mon fils, mon garçon devenir un grand garçon.

Et j’en suis vraiment fière.

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