Cette phrase contient sept mots.
C´est faux, puisqu´elle en contient 5.
Mais « Cette phrase ne contient pas sept mots »
C´est faux aussi…
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Les parents subissent tous un jour cette phase, la fameuse phase du « non » ou plutôt du « NON », faible nuance qui a son importance. Bébé a soudainement décidé qu’il était un petit homme, et que lui aussi avait le droit de donner son avis.
D’abord on voit apparaitre les premières marques de désapprobation: une certaine expression sur le visage (souvent une grimace), puis un geste de refus, la main tendue, repoussant la cuillère, et puis arrive le NON. Celui-ci même dont l’enfant trouve que ses parents en abusent.
Non fait pas ça !
Non enlève ta main !!!!
Non, touche pas à ça !!!!!
*
Et l’enfant qui lui pense:
Et pourquoi j’aurais pas le droit de toucher moi aussi d’abord ? Tu le touches bien toi !
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Le fiston, ce petit être si fragile, si câlin, si gentil devient un petit homme.
C’est d’abord:
– Tu veux manger ?
– NON (avec la bouche grande ouverte qui attend la cuillère)
Plus tard:
– Tu veux manger ?
– NON (+ tourne la tête pour éviter la cuillère qui approche)
J’éloigne alors la cuillère et là ça chouine parce que je ne la lui donne pas.
Et enfin:
– Tu veux manger ?
– NON (+ je m’enfuis en courant de la table)
Aujourd’hui, Tidoux estime que manger est une perte de temps, il préfère continuer à jouer. Alors quand on le somme de se mettre à table le soir, c’est une vraie bataille. On lui explique donc que soit il doit venir à table manger, soit on va le mettre au lit. Étant donné qu’il ne veut pas se coucher il vient généralement se mettre à table. Mais là, il refuse de manger et attend quelques secondes et commence à sortir de table. On réitère: manger ou dodo?
Au final, il finira par manger ou aller au lit sans manger mais depuis le temps que ça dure, c’est vraiment gonflant. Mais le pire dans l’histoire c’est qu’il a faim!
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On dit toujours que les enfants sont loin d’être bêtes: ils comprennent les choses qui les intéressent très vite. Il a donc vite compris qu’il fallait communiquer pour obtenir quelque chose.
Plus petit, il a essayé de se faire comprendre en parlant dans sa langue à lui (le charabia miaoutien) mais à force, ça l’a agacé car il a bien vu qu’on ne comprenait pas ce qu’il voulait. Puis, il a commencé à allier la parole au geste et il a montré alors du doigt l’objet de sa convoitise.
Haaaaaaaaaannnnnnnnnnnnnn ok! Le chocolat!
Et la réponse qu’il déteste: Non, mon cœur (spa l’heure on va bientôt manger/spa l’moment c’est bientôt le dodo…)
S’ensuit alors trois cas de figures:
[1] Le caprice
Le petit homme se met à hurler ! Des cris stridents en ouvrant si grand la bouche qu’il s’en casserait la mâchoire, pour bien nous exprimer sa colère et son non-accord à notre décision. Il lui arrive même de gesticuler dans tous les sens en criant (danseur de tecktonik en herbe ! …) ou de se rouler par terre (même si cela reste rare !)
Malheureusement ou heureusement pour lui, nous parents, l’autorité, ne cédons pas (ou alors nous trouvons un compromis selon la situation). Je précise que ça n’arrive qu’à la maison !
[2] Le harcèlement
Mieux que la super glu ? Le Tidoux-qui-veut-du-chocolat !
Il me suit dans toute la maison en s’accrochant à mes fringues, tout en répétant inlassablement la même demande, le même mot: « colllllaaaaaaaaaaaaaaaaa »
Ce qui a le don d’agacer ! Puis voyant que sa requête est refusée ou ignorée, cela se termine généralement par [1].
[3] La douceur
Petit être rusé, me zyeutant intensément dans les yeux, avec son large sourire craquinou tout plein, qui me fait bisou & câlin … puis demande « cola?? » l’air de rien.
Bon ça, bah ça marche (sauf si vraiiiiiiiiment c’est pas l’heure auquel cas le [1] est à prévoir)
Sale gosse va!
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Bref, revenons à nos moutons.
Cette période du non est aussi appelée la phase d’opposition. L’enfant s’oppose aux parents pour dire « j’existe ».
C’est généralement vers 2 ans que l’enfant découvre le pouvoir du « non ». Il utilise ce mot à tout bout de champ – même pour dire oui – car il comprend que ce mot lui permet d’exprimer un désir, différent de celui des parents, SON désir. Les premières fois, nous sommes étonnés d’un tel langage car jusqu’ici nous avions l’habitude de décider pour lui.
Le « non » est une opposition qui est le signe d’une nouvelle étape dans son développement psychique: elle va lui permettre de sortir du stade de « bébé »: il va peu à peu faire la différence entre le moi/mien qui s’oppose au toi/tien. Cela correspond à la naissance de l’identité de l’enfant (« je décide donc je suis » en gros).
Dès lors, il se nomme (apparition du je, qui sera plus généralement un « je VEUX »), et il revendique sa place au sein de la famille en se différenciant des parents. On peut dire qu’il va se construire (psychiquement) en s’opposant à eux.
En clair, il se passe trois choses importantes :
– il perçoit qu’il est un individu à part entière, un individu pensant, et il entend le faire savoir (ça peut d’auto-régénérer un tympan ?).
– il comprend qu’il peut lui aussi prendre des décisions et que sa volonté peut être différente de celle des parents. Il utilise alors le « non » afin d’entamer un processus d’autonomisation.
– il nous teste sans cesse pour expérimenter les limites de son autonomie.
Le « non » à tout bout de champ est une tentative pour imposer son choix et ainsi construire sa personnalité par opposition à celle des parents.
Plus communément, on dit que notre enfant a l’esprit de contradiction! Il dit non même s’il veut dire oui ! Il s’affirme en s’opposant.
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Quelle solution alors?
Il faut appliquer le système de psychologie inversée! Cela consiste à dire/faire à l’enfant l’inverse de ce qu’on veut qu’il fasse afin que de lui même il décide le contraire.
Voici une vidéo d’un père qui applique ce principe
Alors oui, c’est loin d’être facile de supporter cette étape, mais elle est nécessaire à sa structure psychique! L’esprit de contradiction est un mode d’expression comme un autre adopté afin d’affirmer leur présence.
« Youhouuuuu je suis làààààààààà ! »
Et un deuxième tympan en moins, un !
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Et vous votre/vos enfant(s) a/ont connu cette phase ?
Racontez moi comment cela s’est passé!
Coucou !,
Je t’ai taguée ! J’espère que tu te prêteras au jeu ;-))
Je pars dans la famille ce weekend, promis je m’y collerais dès que je le peux !
Marche pas toujours, la psychologie inversée, je sais pas si Fille-Ver est trop fûtée pour se laisser prendre ou trop têtue, mais en tout cas c’est un échec ici…
Cela ne fonctionne pas non plus à chaque fois je te rassure !
Par contre ça fonctionne sur les « pas bisou » « pas calin », « pas pour toi’ et on fait genre on lui mange ce qu’il a dans son assiette … Bon cette dernière, quand il n’a vraiment pas/plus faim, ça marche pas ^^