Il est toujours là, près de moi. Même si on ne se parle pas, je sens sa présence, je sais que je ne suis pas seule.
Parfois, on échange quelques mots. J’adore quand il me raconte un article qu’il vient de lire, que ce soit politique, sciences ou actualités, puis qu’il développe son point de vue.
Nos bureaux sont collés l’un à l’autre, nous sommes quasiment face à face sans pouvoir se voir. Il y a des soirées où il a son casque sur les oreilles, et que ça m’énerve parce qu’il met une distance entre nous. Alors je lui parle, il l’écarte toujours de son oreille, me répond… j’ai envie qu’il reste comme ça: si je lui reparle, je n’aurais pas à lui répéter une deuxième fois parce qu’il ne peut pas m’entendre. C’est parfaitement égoïste et je le sais bien, il a le droit d’écouter de la musique quand même? Mais c’est plus fort que moi.
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On a notre petit train train quotidien, la routine quoi. Elle me pèse rarement car j’aime cette routine. Je ne suis pas contre le changement, en douceur; mon train train me rassure et bordel que je peux être anxieuse! S’il a 5 minutes de retard, j’ai déjà une dizaine de scenarii dans la tête sur ce qu’il aurait pu lui arriver sur la route (moins de 10 minutes de vélo pour aller bosser pourtant).
Tout mon monde s’est écroulé ces deux dernières semaines où il était en déplacement pour deux formations à Trifouilles les Oies Bleues.
D’abord j’avais peur de ne pas m’en sortir avec mes trois chatons, puisqu’il prenait le relai le soir en rentrant du boulot. Ensuite, j’avais la trouille d’être seule la nuit. Et pour finir, son absence m’emmerdait voilà. Il doit être avec moi, il doit rester avec moi. Genre il est à moi et il n’a pas le droit de ne pas être là.
Ce que je dis est vraiment égoïste, j’en suis parfaitement consciente. Il est mon mari, mon compagnon de vie. La seule personne en ce monde, j’en suis sûre, génétiquement créée pour supporter mon humeur, ma chianterie, mes exigences… parce que je suis très possessive.
On se complète totalement: il est toujours si calme, si zen, si lui… Et moi, je suis assez souvent sur les nerfs (je travaille là dessus) et m’énerve facilement.
J’adore son humour pourri, il m’a contaminé. J’arrive à faire des blagues aussi nulles (et drôles!) que les siennes; parfois même j’en fait certaines auxquelles il n’avait même pas pensé, qu’est-ce que je peux être fière dans ces moments là!
Par exemple:
Un jour dans la cuisine, je fais à manger… je me dirige vers le placard pour prendre un plat à gratin.
Que vois-je?
Un caleçon entre deux plats à gratin.
Je demande alors pourquoi il y a un de ces caleçons ici, pensant qu’un des chatons avait voulu « ranger » la chose au mauvais endroit. Le voilà qu’il me sort:
« Tu m’avais demandé un dessous de plat l’autre jour non? Bah voilà. »
J’ai cru que j’allais me faire pipi dessus.
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Bref, j’ai vécu ces deux semaines comme étant en sursis. Je m’étais donné comme objectif de me consacrer entièrement au blog, de rattraper mon retard, d’écrire enfin tous les articles que j’avais envie tellement j’ai d’idées à coucher ici.
Mais non.
Je ne me suis pas reconnue pendant tout ce temps. Je n’avais goût à rien.
Je m’occupais des enfants comme à mon habitude, tout s’est même super bien passé. Ils ont été sages et je n’ai même pas fait de cauchemars la nuit alors qu’il n’était pas là. Et le reste du temps… je me mettais devant la télé et je comatais.
Je n’ai pas réussi à écrire sur le blog, ni même me connecter à Facebook pour passer le temps, très peu en vérité. J’ai même fait peu la cuisine, une grosse flemme. Une envie de rien quoi.
Il me manquait un truc pour être complète, pour être normale.
Je savais déjà qu’il était mon âme sœur, mais j’étais loin de me douter être aussi dépendante de lui à tous les niveaux.
Il est enfin l’heure d’aller le chercher à la gare… j’ai tellement hâte!
Comme c’est meeeeuuugnon !