Alcool = fête?

Je ne compte plus le nom de personnes qui m’ont déjà dit qu’il leur était tout bonnement impossible et impensable de ne pas boire d’alcool pour s’amuser. Par s’amuser, j’entends faire la fête comme sortir en boîte, une soirée chez des potes ou lors d’une réunion de famille, lors d’un mariage ou pour tout autre occasion où il peut être présent.

Alcool verre

Tant pis si je passe pour une coincée, mais je n’aime pas l’alcool.

Pour deux raisons: la première étant que j’ai malheureusement tout goûté au moins une fois et le goût me dégoute. Trop fort, haut le cœur genre beurk. L’odeur aussi. La seconde est que j’ai eu la malchance de vivre au quotidien les ravages qu’il peut faire.

D’aucuns diront que les deux raisons sont en toute logique liées entre elles, je répondrais que c’est possible et que dans ce cas, mon inconscient fait parfaitement son boulot.

D’un côté, mes parents ont tenu un bar pendant plusieurs années. Des poivrots, des occasionnels soit disant, des « cas » j’en ai vu défiler malgré mon jeune âge. L’haleine, les rires, les pas mal assurés, parfois même de la violence, des insultes verbales, des coups ont été mon lot quotidien. Il est vrai que mes parents auraient sans doute dû m’épargner ce spectacle, encore aurait-il fallu qu’ils le veuillent ou y pensent tout bonnement.

D’un autre côté, ma mère a été ravagée de ce côté là. Oui elle était alcoolique. Non elle ne s’en est pas sorti. Je n’en parlerais pas ici car ce n’est pas le but de mon billet, mais il faut savoir que je l’ai vu dans tous les états possibles du fait de l’alcool et que je trouvais normal, à l’époque, de me faire à manger moi-même parfois en rentrant de l’école le midi.

Enfin bref.

***

Le sujet initial était: peut-on faire la fête sans alcool? Autrement dit, est-il nécessaire à une fête réussie? Ou encore peut-on s’en passer?

Je crains que la réponse est non.

Je vais vous raconter une petite histoire. L’année dernière, en août 2012, je me suis mariée. Nos moyens étant limités, nous avons fait une liste très courte, n’invitant que la famille proche et de rares amis; nous étions au final 35 personnes.

Ni mon homme ni moi ne buvons de l’alcool, il n’a pas mon aversion pour ce dernier mais n’en consomme jamais. Au final, peut-être buvons-nous une coupe de champagne à nous deux par an, anniversaires et Noël inclus. Pas de quoi casser une patte à un canard en somme.

C’est pour cette raison que j’ai eu l’idée farfelue de ne pas vouloir d’alcool le jour de mon mariage: pas de vin d’honneur, pas d’apéritif, pas d’alcool à table. Après tout, mon mariage est censé être « ma » journée non? Oserais-je le dire… oui ma vision du mariage idéal, de « mon » mariage idéal était un mariage sans alcool.

Mais qu’est-ce que j’avais pas dit là? V’la les remarques que je me suis prise dans la tronche lorsque j’en ai parlé à quelques proches… mon homme n’était pas convaincu par l’idée mais pas contre non plus.

Je n’en démordais pas, « ma » journée à la fin. Ce que je voulais éviter à tout prix étaient les personnes qui ne savaient pas se retenir et que pour « fêter cet évènement comme il se doit » il fallait faire honneur aux mariés en buvant jusqu’à plus soif… vous voyez l’idée. Comme certains membres de ma famille. Je ne dis pas qu’ils sont alcooliques, mais l’apéro tous les jours était un peu une obligation, voyez.

Bref.

Les raisons qui rendaient l’alcool obligatoire étaient

« On ne peut pas faire la fête sans »

« Un mariage sans alcool, ça n’existe pas, ça ne se fait pas« 

« s’il n’y a pas d’alcool, les gens vont s’ennuyer et iront en acheter eux même ».

Ouais carrément, s’il n’y a pas d’alcool parce que les mariés n’en veulent pas, les invités ne le respecteraient pas et iraient s’en procurer par eux-même. J’étais totalement atterrée de ce manque de considération flagrant de ma volonté, certes déconcertante et inhabituelle, mais après c’était mon souhait non? Surtout que nous avions prévu bons nombre d’activités, de jeux etc.. Passons.

Bilan, j’ai dû céder et accepter l’idée de voir des gens bourrés à mon mariage. Je l’avais mauvaise mais comment faire face à autant de pression contraire. J’ai redouté cette journée, qu’il y ait une bagarre entre mon père et mon frère au vu de leurs griefs passés, l’alcool aidant, mais je dois avouer que j’ai eu le soulagement le plus grand qui soit à la fin de la journée lorsque j’ai réalisé que rien de tout cela n’était arrivé.

Tout le monde a su se tenir, et profiter de la fête en buvant modérément. Ont-ils fait ça pour moi ou avaient-ils eu un éclair de lucidité? Je ne le saurais jamais mais l’important reste que la journée s’est bien passée.

Il m’a tout de même gâché un peu la fête car j’ai eu une boule au ventre toute la journée…

***

L’alcool a toujours été omniprésente depuis mon enfance (les apéros, le bar…) et aujourd’hui, il n’y en a pas chez moi; nous n’en consommons pas. J’achète de temps en temps du vin blanc ou du rosé pour nos rares invités, mais jamais il n’y aura un alcool supérieur.

On me dira que je ne sais pas m’amuser, que l’alcool ce n’est pas « une si mauvaise chose » mais mon rebut pour ce dernier est réel et implacable. On ne me fera pas changer d’avis là dessus.

Quant au fameux « on ne peut pas s’amuser sans », sachez que j’ai une vie très heureuse, sans alcool 😉

*

Qu’en pensez-vous?

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8 comments

  1. Père-Ver a écrit:

    Je pense qu’on peut faire la fête sans (même si je suis plutôt du côté consommateur, perso ^^) : à chacun sa façon de gérer la chose. Je préfère avec, mais je peux faire sans.

    Pour le mariage, c’est un peu différent : avec un bon plat (parce que c’était bon quand même, hein ?), j’aime bien avoir un bon petit vin pour accompagner, ça renforce les plats si le vin est bien accordé. Après si j’avais dû le vivre, ça ne m’aurait pas dérangé plus que ça, l’eau me convient parfaitement dans 99% des cas.

    Un bémol pour l’apéro toutefois, je préfère un petit vin blanc qu’un jus de fruits, mais encore une fois, on s’adapte, quoi.

    • Maman-Chat a écrit:

      Oui je peux comprendre, mais c’était un souhait que personne n’a pris en considération, c’est cela qui me blesse le plus. Bon maintenant c’est passé et je suis contente que ce soit très bien déroulé mais bon. On fait un mariage pour nous avant tout, par pour plaire aux autres :/

  2. Yolina a écrit:

    J’ai eu des périodes pendant lesquelles je ne buvais pas pour différentes raisons, et en dehors de la grossesse et de l’allaitement j’ai souvent eu des réflexions de ma famille (genre tu n’es pas drôle), ça m’agaçait beaucoup. Surtout que comme toi j’ai fréquenté pas mal de gens qui avaient un souci avec l’alcool. Maintenant je bois un petite verre de temps en temps, mais toujours avec modération.

    Après je ne pense pas qu’on puisse mettre tous les alcools dans le même panier, déguster un bon vin, trouver le bon accord avec un plat, boire un verre de rosé bien frais à l’apéro, ce n’est pas la même chose que s’enfiler une bouteille de vodka pour se mettre minable 😉 Donc c’est vrai que pour être honnête j’aurais sans doute du mal à ne pas voir un (bon) vin à la table d’un mariage, pour moi ça fait quand même partie d’un bon repas.

    • Maman-Chat a écrit:

      Oui tout à fait, t’es pas drôle, franchement tu sais pas t’amuser, faut toujours que tu te fasses remarquer, que tu ne fasses pas comme tout le monde blablabla
      Bon, moi j’aime pas ça, c’est pigé on ne m’en parle plus. Y’a toujours du jus de fruit ou du soda à défaut.
      Je comprends parfaitement pour le vin, mais n’en étant pas consommatrice, ça ne me parle guère 😉
      Mais bon, même le vin je fais la grimace quand j’en bois. A la rigueur (mais vraiment) le vin blanc ça va, cassis aussi mais je n’irais pas au delà ^^

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