Je ne saurais dire précisément quand ils ont commencé mais les cauchemars me bouffent la vie. Me coupant mes nuits, parfois plusieurs par nuit, j’ai des fois l’impression que je ne pourrais jamais m’en défaire.
Un petit historique
– Tout a commencé après la naissance de mon premier il y a 4 ans et demi maintenant, dans notre appartement il y avait trop de portes d’entrées/sorties: la porte d’entrée, une vraie, bien grosse; la porte du grenier juste à côté, une porte classique comme une porte de chambre par exemple, et la porte de la partie commune qui elle aussi était classique. Je sais que tout se passait dans ma tête, mais le fait de savoir que les portes classiques pouvaient être enfoncées d’un coup de pied, même si elles étaient toutes les deux dotées de une ou deux serrures.. cela ne me sécurisait pas.
Qui viendrait chez nous et pourquoi? Aucune idée, aucune raison. Mais avec toutes les histoires qu’on entendait à la télévision ou bien dans les films suffisant à m’inventer des histoires plus mirobolantes les unes que les autres.
– Notre second appartement à Lyon, nous étions au rez-de-chaussée. Un rez-de-chaussée élevé comme on dit, avec des volets en fer, mais le fait qu’on soit si bas, je réussissais à m’imaginer qu’on rentrait facilement chez nous. Je devais faire moi-même le tour des volets pour vérifier et que mon cerveau sache que tout était fermé.
– Enfin, notre dernier appartement, nous étions au troisième étage avec une seule et vraie porte d’entrée. Pareil, je devais m’assurer par moi-même avant d’aller me coucher qu’elle était bien fermée. Aller vérifier deux fois pour être sûre que la vérification de mon souvenir ne datait pas d’hier. Le rituel étant tout le temps le même, difficile de savoir si je l’avais déjà fait ou pas. Par contre, le fait que la chambre de mon grand soit quasi en face de la porte d’entrée et ma chambre à l’autre bout de l’appart me faisait m’imaginer qu’on pouvait me le voler sans que je ne m’en rende compte…
Bref.
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De la fatigue…
Toutes ces vérifications étaient systématiques, à me relire, on pourrait penser à des TOC.
Cependant, cela calmait-il mes cauchemars? Seulement en partie malheureusement. Je pensais, j’espérais très fort que ma vérification suffirait à convaincre ma tête que tout était sécurisé et que je pourrais passer une nuit moins mouvementée. Parfois, cela avait l’air de fonctionner. D’autres, pas du tout. Des cauchemars, une moyenne une fois par nuit, souvent deux. Environ 6 nuits sur 7.
D’un naturel anxieuse et flippée pour un rien, la conséquence était que les réveils matinaux furent plus ou moins difficiles.
Fatiguée physiquement, mais aussi mentalement.
Je suis l’une de ces personnes, assez rares d’après les discussions que j’ai pu avoir avec pas mal de monde, à me souvenir de mes rêves. Depuis mes 5 ans je dirais.
Tous les matins, je pourrais raconter mes rêves de la nuit, et passer 15 bonnes minutes à expliquer en détail ce qu’il s’y passait. J’ai toujours pensé que c’était une chance pour moi, mais la conséquence que je n’avais pas prévue est que je me souviens aussi de mes cauchemars, avec ses détails sordides.
Je raconte à mon homme le lendemain pour évacuer le poids, si je le garde pour moi, je ne fais que ressasser et ce cauchemar reviendra.
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Et de l’adrénaline
Que se passe-t-il dans mes cauchemars?
Ils peuvent énormément varier mais le plus courant reste qu’il y a une ou des personnes dans ma chambre, autour du lit. Je vois des ombres, qui se faufilent et m’encerclent. A ce stade, j’ai déjà les yeux ouverts et je vois tout cela, je l’imagine.
L’intensité du cauchemar ou de mon endormissement changera complètement la force et la répercussion du rêve. Si je me réveille vite, je peux en 5 secondes me rendre compte que j’ai rêvé, mais cela peut durer jusqu’à 30 secondes.
Je suis assise dans mon lit, ou surélevée sur mes coudes, haletante, la gorge nouée, les muscles crispés. Pas de cris. Je donne des coups de pieds à mon homme à côté de moi, le secoue, parfois très violemment (je ne l’ai encore jamais fait tomber par terre) et évidemment j’allume vite la lumière… pour me rendre compte qu’il n’y a personne.
Si trop intense, la charge d’adrénaline est énorme.
Je mets trois plombes à me rendormir.
Parfois, je suis obligée d’aller vérifier que mes enfants vont bien et qu’il n’y a personne dans la maison. Marcher et faire travailler mes muscles font que j’ai encore plus de mal à me rendormir.
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Mais pourquoi?
Pourquoi dois-je subir tout cela?
Il y a quelques temps, je m’étais confiée sur le fait que j’avais des TIC (et non des TOC) qui me permettaient de gérer mon anxiété. Aujourd’hui, je regarde que j’en ai moins, voire plus du tout mais qu’à la place, je cauchemarde. Cela fait suite à la naissance de mes enfants.
Dans notre dernier appartement, l’actuel, je fais moins de cauchemars. 2 fois par semaine en moyenne, c’est un énorme progrès.
Mais la naissance de notre troisième approchant, j’ai peur que cette spirale recommence.
Être mère a changé ma vie, et ma vision de la vie. J’ai peur et je vois le mal partout. Cela me poursuit jusque dans mes nuits. Je ne raconterais pas le nombre de conneries que j’ai pu m’imaginer, totalement hallucinantes et impossibles à réaliser. Mais c’est moi, je suis comme ça.
Comme si je me faisais bouffer de l’intérieur…
Pfffff alors là tu m’en bouches un coin car je n’ai heureusement jamais été dans ton cas. Bien sûr je peux avoir des phases de cauchemars comme tout le monde mais pas à me rendre malade … et surtout comme tu le dis si bien j’ai el sommeil profond et ne m’en souviens que rarement … que disent les professionnels de la santé ? angoisses certes mais … ??? Bon courage à toi et merci pour ta participation !
Je n’ai pas consulté pour cela. Mais ça va mieux on va dire depuis quelques semaines donc… peut être avec le naissance du prochain ça recommencera?
Bref en attendant, je fais avec 😉
Si ca peu te rassurer tu n’es pas la seule, je me souviens souvent de mes rêves/cauchemards et j’ai également parfois l’impression de voir des ombres lorsque je me réveille, je pensais être folle lol, certain rêve m’angoisse, certain rêve me poursuive, c’est pas simple otut cela moi aussi j’en parle car ca fait du bien d’évacuer.
Bizarrement, je n’ai fait aucun cauchemars depuis que j’ai écrit ce billet. Suis-je plus sereine ou le fait d’avoir parlé m’a-t-il fait du bien?
Je ne sais pas.
J’espère que ça va durer cela dit 🙂