Sujet tabou de grossesse: les désagréments hémorroïdaires

Il est des sujets qu’on aborde difficilement tant en conversation orale qu’écrite. Grâce à internet, on peut lever le voile sur certaines choses dont on a du mal à parler et nous permettre de trouver un semblant de réponse: le moteur de recherche, le forum anonyme ou même le blog avec un témoignage, comme le mien aujourd’hui.

Anonyme secret*

J’ai la « chance » d’avoir une grand-mère ouverte d’esprit et la « malchance » d’avoir des antécédents familiaux aggravants mon cas. Elle m’a permise d’avoir des informations claires et des conseils. Pourtant, c’est la douleur cinglante qui m’a enfin décidé à prendre rendez-vous pour me faire soigner.

La crise hémorroïdaire: qu’est-ce que c’est?

Pour faire simple, clair, concis: ça fait mal au cul au sens propre comme au figuré.

J’en étais arrivée à un point où marcher, m’asseoir (bien sur) et même la position allongée m’étaient insupportables.

Les hémorroïdes sont des dilatations des veines situées dans la sous-muqueuse du canal anal qui joue un rôle physiologique dans la continence en contribuant à la fermeture de l’orifice anal. (Doctissimo)

Elles sont provoquées par une pression constante sur les veines rectales ou anales.

Pendant la grossesse, nous prenons indéniablement un peu de poids. Mais il y a aussi, et surtout, le poids du bébé (du placenta, du liquide amniotique…) qui appuie sur nos artères. Cela joue sur la circulation du sang, les ligaments, les articulations. Ce poids peut engendrer ce qu’on appelle une crise hémorroïdaire.

Ce sont une ou des petites veines gonflées de sang qui sortent de l’anus.

Cela provoque une gêne mais aussi des douleurs plus ou moins intenses, ainsi que de possibles saignements.

Ce n’est pas grave, c’est très courant et cela se soigne.

*

Les facteurs aggravants:

  • les efforts/poussées intenses lorsqu’on va à la selle comme lors de la constipation
  • mais aussi la diarrhée
  • soulever de lourds objets
  • une mauvaise posture: station assise prolongée
  • une alimentation à faible teneur en fibres
  • les relations sexuelles anales
  • l’obésité

***

Que faire pour soulager la douleur?

Vous pouvez en parler avec votre médecin traitant, ou votre sage-femme. Ils pourront soigner les symptômes mais en cas de crise aigüe ou si le traitement ne fait peu ou pas effet, ils pourront vous orienter vers un professionnel appelé gastro-entérologue.

Si vous êtes gênés d’en parler à votre médecin, sachez que durant sa carrière il en a vu d’autres. Cependant, voici quelques astuces si la crise est faible et que vous n’arrivez pas à en parler:

  • Faire des bains de sièges: tremper ses fesses dans de l’eau (baignoire, bassine) très chaude. Cela dilatera les veines et soulagera la douleur, pendant 5 à 10 minutes.
  • Prendre des cachets pour la circulation sanguine type Daflon. Disponibles sans ordonnance, non remboursés par la sécurité sociale, mais efficace chez certaines personnes et/ou quand la crise est faible.
  • Acheter une crème spéciale crise hémorroïdaire. Disponible sans ordonnance également et généralement non remboursée.
  • Dans tous les cas, il faut remettre en place les petites veines: à l’intérieur avec votre doigt. En cas de crise aigüe, les veines peuvent être extrêmement gonflées et elles ressortent aussi sec. C’est pourquoi il faut beaucoup de repos. Les remettre en place et s’allonger.
  • La marche permet de drainer le sang, on n’oublie pas de marcher au moins 30 minutes par jour.

 

***

La crise est passée mais les veines sont toujours dehors: je fais quoi?

Les veines sont censées rester à l’intérieur. L’anus a pour rôle principal de retenir et d’être un orifice fermé. Les veines étant dehors, l’anus ne se referme pas autant qu’il le devrait mais son rôle de pince agit toujours. Il va permettre aux veines de dégonfler car leur apport en sang sera amoindri.

C’est à cause d’une obturation du vaisseau sanguin.

La seule chose à faire est de remettre le tout à l’intérieur mais toujours avec un lubrifiant (pommade spéciale ou même vaseline), auquel cas, des douleurs ou des saignements dus aux irritations apparaitront.

Si tout cela ne suffit pas et ne fonctionne pas, il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous avec un gastro-entérologue.

***

Que se passe-t-il lors d’une consultation avec un gastro-entérologue?

C’est avant tout un médecin, même s’il est spécialisé.

Il posera des questions afin d’établir votre dossier médical, vos antécédents familiaux. Puis il vous auscultera.

Allongée sur une table, sur le flanc, vous serez en t-shirt et culotte. Il l’abaissera pour regarder. Il est vrai que cela est gênant, mais la douleur n’est-elle pas un facteur motivant?

Ensuite c’est au cas par cas. Le plus courant reste la sclérose des veines par injection d’un produit. La seule douleur ressentie est le pique de l’aiguille. Le produit ne brûle pas, ne se sent pas puis la réintroduction des veines à l’intérieur suivie de la pose d’une compresse afin de retenir le tout et de ne pas tâcher la culotte au passage.

Et c’est tout. Rien d’extraordinaire n’est-ce pas?

***

La poursuite du traitement à la maison

Comme je l’ai déjà dit plus haut, il n’y a rien de sorcier.

  • la réintroduction systématique, puis s’allonger et se reposer. Beaucoup se reposer.
  • utiliser la crème au besoin
  • des bains de siège

Si malgré tout les douleurs persistent, retournez voir votre médecin.

***

Vous n’êtes pas seule!

Il faut savoir qu’au 3ème trimestre de grossesse, environ 8% des femmes font une thrombose, l’accouchement quant à lui engendre environ 20% de thrombose hémorroïdaire.

C’est très courant et très douloureux.

Ne pas hésiter à consulter un gastro-entérologue!

bannière tritri

3 comments

    • Maman-Chat a écrit:

      Ah? Je ne connais pas du tout, je vais me renseigner!
      Oui le médecin a bien insisté sur ce point il faut les rentrer. Ils peuvent le faire d’eux même mais si au bout de quelques jours il y a 0 améliorations c’est qu’ils n’y retourneront pas; et resteront thrombosés et à l’extérieur.

  1. Doctipharma a écrit:

    Merci maman chat pour cet article, il est très complet.

    Après l’avoir lu on peut comprendre que ce sujet ne soit pas facile à aborder…

    Pour compléter ton propos, il faut dire que maintenant, il existe également des médicaments de phytothérapie (bouillon blanc, cyprès …) qui permettent de soulager les crises légères à modérées.

Laisser un commentaire