« Tu verras, vers 3-4 ans il va prendre son indépendance et ne voudra plus de câlins et de bisous ».
Voici ce que ma belle-mère m’a dit un jour.
Je lui ai prouvé le contraire puisque mon grand ne se lasse pas de mes papouilles et en réclame de lui-même. Il est vrai que je suis méga collante et demandeuse de ce côté là, mais puisque lui aussi, j’imagine qu’il n’y a aucune raison pour que je me retienne, non?
J’espère que dans 10 ans, cela sera toujours le cas (j’ai le droit de rêver nanméoh!) même si je sais d’avance qu’il ne se laissera probablement plus faire autant qu’aujourd’hui.
Je passe mon temps à dire à mes fils que je les aime. Et je les câline. Est-ce que je compense quelque chose? Peut-être. Mais tant que je ne les force pas, je ne vois pas où est le mal.
J’ai une idée de la famille assez bateau, et les marques d’affection font parties des bases.
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Au tout début, mon homme réitérait en parti le schéma qu’il a lui-même connu, à savoir être assez distant de notre premier fils. Mais au fil des mois et de mes reproches/remarques, il a changé d’attitude et ne s’en plaint guère aujourd’hui.
Au contraire, je pourrais le nommer pot-de-colle n°2!
Il aime et apprécie les câlins mais rechigne lui de son côté à exprimer ne serait-ce qu’un tantinet d’émotion envers sa propre mère.
Il me fait rire. Lorsque je suis au téléphone avec sa mère pour planifier une sortie quelconque, je lui demande s’il veut lui parler. Il me dit qu’il ne saurait pas quoi lui dire…. et ils restent 20 minutes au téléphone tous les deux.
Quand il va pour raccrocher, je le charrie en lui disant de dire à sa mère qu’il l’aime car je sais qu’il n’en fera rien. Il devient tout rouge et se sent gêné.
Mais pourquoi?
A partir de quel moment arrête-on de dire à nos parents (ou autre) qu’on les aime?
Pourquoi se sent-on gêné de le leur dire?
La honte? Mais de quoi? Qu’on nous rit au nez peut-être?
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Quand j’étais petite fille, je me souviens que mon frère et moi embrassions et câlinions notre mère souvent, et je ne me rappelle pas avoir arrêté avant qu’elle ne décède.
A 12/13 ans, on câline moins sa mère parce qu’on devient ado. Mais je n’étais pas distante pour autant.
Ça me fait mal au cœur de le voir ne jamais lui dire qu’il l’aime ou la prenne dans ses bras. Il ne se rend pas compte qu’une mère, on en a qu’une et on regrette amèrement de ne plus pouvoir, jamais, sentir l’odeur de ses cheveux ou lui chuchoter quelque chose à l’oreille quand elle n’est plus.
Non, ça on ne s’en rend compte qu’une fois que c’est trop tard. Elle n’est plus là et ne le sera jamais plus.
Peut-être est-ce parce que lui est un homme et moi une femme. Que les marques d’affection sont perçues comme une faiblesse par les hommes. Mais bon. Des fois je me demande.
Fille-ver aime encore les câlins à 4 ans. Pas aussi systématiquement qu’avant, mais quand même ^^
Sinon, moi je suis comme Gromatou et j’ai beau me dire que ce serait bien de changer ça, j’y arrive pas. Probablement aussi parce que mes parents eux-mêmes ont mis cette distance.
Même si on ne leur dit pas car l’on a pas été habitué comme ça, et mon père n’est pas du genre à faire des câlins, mes parents savent qu’on les aime et vis versa.
« Au tout début, mon homme réitérait en parti le schéma qu’il a lui-même connu, à savoir être assez distant de notre premier fils. »
J’ai toujours aimé les prendre dans mes bras et les câliner, même le grand, mais lui préférait câliner sa mère ou ma mère. (Moins bien installé s’il n’y a pas de gougoutte?).
Il est vrai aussi que je n’étais pas forcément à l’aise: pas l’habitude de porter un bébé, peur de lui faire mal en le prenant ou de mal le tenir, mais cela ne m’empêchait pas de le vouloir.
Cela ne me faisait pas vraiment plaisir mais il s’est bien rattrapé depuis 🙂
Quand au deuxième il est très très câlin avec moi et j’adore ça 🙂